Une décision mûrement réfléchie. En juin 2003, Élisabeth Quin est devenue l’heureuse maman d’une petite Cambodgienne, Ouna. Dans une interview accordée au Monde le mercredi 26 mai, la journaliste s’est confiée sur les raisons de l’adoption de sa fille.
Élisabeth Quin est une maman comblée. En juin 2003, la journaliste a écrit un nouveau chapitre de sa vie en accueillant une jeune Cambodgienne prénommée Ouna Thavery. Ce moment unique est relaté dans son livre **Tu n’es pas la fille de ta mère** (éd. Grasset, 2004).
Vingt ans plus tard, Élisabeth Quin s’est livrée à cœur ouvert au journal Le Monde sur l’adoption de sa fille. « J’ai vu un regard, (…) et ces deux yeux me disaient quelque chose. Non pas ‘tu es ma mère’ mais ‘sors-moi de là’, enfin c’est ce que j’ai cru lire dans ces yeux, ’emporte-moi avec toi’.
À partir de là, j’ai tressé, noué l’histoire d’un bébé qui aurait peut-être reconnu sa future mère. J’ai eu ce flash, ‘je veux être sa mère’, à cet instant-là », s’est-elle souvenue avec une certaine émotion.
Au cours de cette interview, l’écrivaine de 61 ans a expliqué pourquoi elle n’a pas souhaité avoir d’enfant biologique. Se sentant favorable à la décroissance démographique en raison des préoccupations environnementales et démographiques, elle ne se « voyait pas rajouter un enfant ».
« Je ne voulais pas me reproduire. C’était une position que je chuchotais (…) Cela m’a valu des réactions sarcastiques, brutales, de l’incompréhension », a-t-elle confié. Elle a ajouté : « Je ne me sentais aucune passion à l’idée de me rechercher et de me trouver diffractée dans le visage, les attitudes, les comportements d’un enfant qui serait le mien. »
Selon Élisabeth Quin, ce n’est qu’une “illusion”. Et pour cause, sa fille lui ressemble énormément. « C’est la première à s’en amuser. Mais c’est le mimétisme, c’est l’acquis », a-t-elle conclu.