Je me souviens encore du jour où ma belle-mère, Sophie, a détruit ma réputation. J’avais organisé une fête de charité somptueuse pour aider une organisation locale, et elle a tout simplement tout anéanti en lançant des rumeurs calomnieuses sur mon prétendu détournement de fonds. En quelques heures, mon image soigneusement construite s’est effondrée comme un château de cartes. Les regards de mes amis et des membres de la communauté, jadis chaleureux, étaient désormais remplis de suspicion et de mépris.
Mais je n’allais pas laisser cet affront impuni. Après des mois à digérer l’humiliation et à planifier méticuleusement, j’avais enfin trouvé le moyen de rendre la pareille à Sophie. Les vacances d’une semaine que j’ai préparées pour elle allaient être mémorables.
Sophie était ravie quand je lui ai proposé ce voyage tout frais payés dans une villa de luxe en bord de mer. Elle n’avait aucune idée que chaque détail avait été soigneusement conçu pour la pousser à bout.
Le premier jour, tout semblait parfait. La villa était somptueuse, avec une vue imprenable sur l’océan, et le personnel semblait incroyablement attentif. Mais dès le deuxième jour, les choses commencèrent à changer subtilement. Le personnel devenait lentement de moins en moins serviable. Le service d’étage prenait des heures pour répondre à ses demandes, et quand ils le faisaient, les commandes étaient souvent erronées ou incomplètes.
Le troisième jour, j’avais organisé une série d’activités, mais chacune d’entre elles semblait bizarrement se solder par une petite catastrophe. Lors de la promenade en bateau, le moteur tomba en panne en plein milieu de la mer, laissant Sophie en proie à une crise de panique. Le dîner gastronomique prévu pour le soir fut « accidentellement » remplacé par un menu de cantine scolaire.
Le quatrième jour, j’avais arrangé pour que la climatisation de sa chambre tombe en panne en plein après-midi, transformant la villa en un sauna insupportable. Le cinquième jour, les insectes envahirent mystérieusement sa chambre, la forçant à passer la nuit sur le canapé du salon.
Chaque petit inconvénient était minutieusement orchestré pour l’irriter sans qu’elle puisse se plaindre ouvertement, de peur de passer pour une ingrate. Mais ce fut le sixième jour qui couronna le tout. Une énorme fête bruyante fut organisée par des « invités surprises » que j’avais invités. Le bruit, la musique forte et les rires incessants la tinrent éveillée toute la nuit.
Le septième jour, Sophie était à bout de nerfs. Elle était épuisée, irritée et prête à rentrer chez elle bien avant la fin du séjour. Quand elle finit par craquer et me demanda de l’emmener à l’aéroport, je savais que j’avais atteint mon but.
En rentrant, Sophie semblait une ombre d’elle-même. Elle n’avait aucune preuve concrète que ces désagréments avaient été intentionnels, mais au fond d’elle, elle savait. Et cette connaissance la rongeait. La communauté n’apprit jamais ce que j’avais fait, mais Sophie ne m’embêta plus jamais.
Finalement, je n’avais pas seulement repris le contrôle de ma réputation, j’avais également gagné quelque chose de plus précieux : la tranquillité. Sophie avait appris une leçon importante, et même si elle ne l’avouerait jamais, elle savait que je n’étais pas quelqu’un qu’on pouvait écraser sans en subir les conséquences.
